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Stress oxydant et vieillissement
Que les gènes régulent aussi la durée de vie des animaux, ce n’était que spéculation il y a encore quelques années seulement. Mais depuis, plusieurs études utilisant des organismes simples comme modèles de vieillissement ont montré que certains gènes, dont plus particulièrement ceux qui codent les protéines de la voie de signalisation insuline/Insulin-like Growth Factor-1 (IGF-1) se partagent le contrôle de la longévité des individus. Cette voie de signalisation insuline/IGF-1 s’est en plus révélée très conservée au cours de l’évolution, et son rôle dans la régulation de la durée de vie l’est aussi, car des espèces aussi éloignées que la levure, le ver et la mouche font appel aux mêmes mécanismes. Mais il manquait encore des preuves directes montrant que ces résultats pouvaient également être transposés aux mammifères, et ainsi devenir relevants pour l’homme.
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Ceci est désormais chose faite, car récemment, une équipe française de l’INSERM a montré que le récepteur aux IGF (IGF1R) était aussi un puissant régulateur de la longévité chez la souris. Ces travaux ont mis en évidence que les souris avec un déficit partiel en IGF1R non seulement vivent significativement plus longtemps, mais qu’elles sont également plus résistantes au stress oxydant in vivo.
Ces résultats sur la longévité des mammifères rejoignent donc les observations faites chez des mutants d’INR et de DAF2, qui sont les protéines homologues au récepteur IGF chez la drosophile et chez Caenorhabditis elegans, respectivement.
Une résistance accrue au stress oxydant
Les chercheurs ont utilisé des souris hétérozygotes knockout (IGF-1R+/- ) parce que les mutants nuls (IGF-1R-/-) n’étaient pas viables, ce qui est une situation finalement assez similaire à celle des nématodes et des insectes. Ces souris IGF-1R+/- possèdent la moitié seulement du nombre normal de récepteurs sur chacune de leurs cellules. Malgré ce déficit, elles sont en bonne santé. De plus, les mutants IGF- 1R+/- vivent significativement plus longtemps (+26 %) que leurs frères et sœurs de type sauvage. Les femelles mutantes vivent même 33 % plus longtemps que les sauvages, alors que l’augmentation de la longévité chez les mutants mâles n’est que de 16 %.
Les souris IGF-1R+/- à durée de vie augmentée ne développent pas de nanisme (elles ont en moyenne 93 % du poids corporel des sauvages).
Leur consommation alimentaire et leur métabolisme énergétique sont normaux. Leur activité physique, leur fertilité et leurs capacités de reproduction ne sont pas non plus affectées.
Les souris mutantes IGF-1R+/- , et même des cellules prélevées sur elles et mises en culture, montrent une plus grande résistance au stress oxydant, qui est l’un des facteurs importants responsables du vieillissement, comme on a pu l’observer chez de nombreuses espèces.
Afin de mettre en évidence un mécanisme moléculaire qui pourrait expliquer ce lien entre le récepteur IGF et la résistance au stress oxydant, cette équipe a étudié les voies de signalisation en aval d’IGF1R. Ceci a en effet révélé qu’une molécule précédemment reconnue comme régulateur de la réponse au stress oxydant, la p66Shc, était moins activée chez les mutants, les rendant ensuite plus résistants. Ces résultats suggèrent que le récepteur IGF-1 pourrait être un régulateur majeur de la durée de vie et aussi de la résistance au stress oxydant chez les mammifères. La question suivante, si cela est vrai pour l’homme aussi, est donc pertinente. Ceci ne peut qu’accélérer la recherche industrielle pur des inhibiteurs spécifiques de ces voies de signalisation. Cependant, des études très récentes chez C. elegans montrent que certains tissus, notamment du système nerveux, pourraient également jouer un rôle central dans la régulation de la durée de vie.
L’ensemble de ces résultats illustre clairement l’importance et la nécessité de renforcer les recherches sur la pathophysiologie du vieillissement et d’élucider ses bases moléculaires et génétiques.
Martin Holzenberger « Moins c’est plus »